Les banques ont-elles vraiment joué leur rôle auprès des agriculteurs dans le cadre du plan de consolidation et de refinancement des exploitations agricoles ? « Oui », se défend Nicolas Turquin, responsable du marché agricole au Crédit Mutuel d’Ile-de-France. Le banquier estime que 95 % des dossiers ont été traités.

Dans le cadre du plan de consolidation et de refinancement des exploitations agricoles, présenté par l’ancien ministre Manuel Valls début octobre 2016, les mesures de garantie publique de prêts bancaires par la Siagi et BPIFrance, de même que le report d’annuités ont été prolongées de trois mois, soit jusqu’à fin juin 2017. La raison est simple : la garantie publique a été, pour l’heure, que très peu utilisée par les agriculteurs.

En janvier dernier, BPIFrance et la Siagi n’avaient reçu et accepté que 215 dossiers de demandes de cautionnement public, pour un montant d’investissement d’environ 18 M€. Une paille comparée aux 45 000 demandes initialement attendues. Le plan, selon le Premier ministre et le ministre de l’agriculture, était calibré pour financer 1,5 Md€ d’investissements !

Les banques se sont retrouvées dans le viseur des syndicats, qui ont dénoncé un manque de coopération de leur part. Sur le plateau de la Sima webtv, Nicolas Turquin, responsable du marché agricole au Crédit Mutuel d’Ile-de-France, est venu répondre à ces critiques. Le plan Valls a été intégré notre boîte à outils. La majorité des dossiers que nous avons traités ont été réglés par du report de capital, explique-t-il. On a aussi mis en place des prêts de consolidation, qui ont également répondu à d’autres besoins. Pour les cas les plus difficiles, nous avons mis en place des plans de restructuration. Dans ces deux derniers cas, nous avons eu l’accompagnement de la Siagi et de BPIFrance.

« Certes, tous les dossiers n’ont pas été acceptés. Mais environ 95 % des dossiers qu’on a soumis soit à la Siagi soit par BPIFrance l'ont été. » Ceci dit, un volume plus important de dossiers pourrait parvenir sur les bureaux des deux organismes dans les prochaines semaines. Car pour les producteurs, le printemps est aussi synonyme d’importants besoins de trésorerie.