Christian Guilbard
Crédit photo : ©Crédit Mutuel

Quel bilan tirez-vous de l’année 2021 et de ce début d’année 2022 ?

Il y eu d’abord la pandémie de Covid qui, comme en 2022, a modifié les circuits de commercialisation et perturbée les marchés agricoles. La reprise des activités économiques après ces confinements successifs a conduit, dès l’automne 2021, à une première inflation des cours des matières premières et à de fortes tensions sur le transport maritime.

Mais surtout l’année 2021 a été marquée par d’importants aléas climatiques. Ainsi en France, au gel historique du mois d’avril 2021 ont succédé des épisodes de chaleur intense et un été pluvieux qui a perturbé les récoltes. Aujourd’hui, c’’est la sécheresse printanière qui inquiète. Ces évènements se répètent sur toute la planète et sont bien le signe d’un dérèglement climatique qui s’accentue.

Enfin, en ce début d’année 2022, la guerre en Ukraine, sur les riches terres noires agricoles, qui sont le grenier alimentaire de nombreux pays, a fini d’affoler les marchés. Les cours s’envolent, L’inflation alimentaire bondit et les pénuries commencent à apparaître. Les plus démunis seront les premiers touchés.

Ce nouveau contexte alimentaire mondial, provoqué par la guerre en Ukraine, ne conduit-il pas à remettre en causes les politiques environnementales en Europe ?

Non. Clairement Non. On subit chaque année les conséquences du changement climatique dans nos exploitations. De plus, bien qu’ils soient touchés au porte-monnaie avec l’inflation, les consommateurs continuent de demander des produits de qualité en lien avec la santé, la proximité, le bien-être des animaux, la préservation de la biodiversité, la juste rémunération des producteurs...

Nous devons donc poursuivre les efforts dans nos fermes pour adapter nos itinéraires techniques et nos usages des intrants dans un double objectif : celui de la préservation de l’environnement et celui de la sécurité alimentaire. Tout n’est pas encore écrit sur ce sujet. C’est bien à chacun d’entre nous de faire les bons choix sans remettre en cause la rentabilité de son exploitation.

Que peut faire une banque comme le Crédit Mutuel pour ces clients agriculteurs dans un tel contexte ?

Nous accompagner dans nos démarches de chef d’entreprise et nous protéger, nous, notre entreprise et notre famille. À ce titre, je salue la mise en œuvre, au sein de Crédit Mutuel Alliance Fédérale et du Crédit Mutuel Arkea, de politiques sectorielles agricoles. Ces politiques vont permettre de faire un point d’étape, avec nos clients sociétaires, sur leurs engagements en faveur de la transition écologique. Ce qui permettra à nos chargés d’affaires d’évaluer le niveau et l’accompagnement à mettre en place.

Les enjeux de demain

Nous le savons tous : les enjeux sont considérables en agriculture et les changements doivent intervenir très rapidement. Nous avons besoin de mobiliser l’énergie de tous, élus et salariés, pour conduire ensemble ces transitions.