Au cours du débat sur la diminution des émissions carbone, le Crédit Mutuel et l’UDES ont présenté un outil d’évaluation adapté aux structures de l’économie sociale et solidaire.

Si la réduction des émissions de CO2 est devenue l’affaire de tous, l’économie sociale et solidaire (ESS) figure au rang des premiers concernés. L’UDES (Union des employeurs de l’ESS) s’est donc emparée du sujet avec la volonté de fournir à ses membres des outils de réflexion et de mesure leur permettant d’accélérer leur transition énergétique. Accompagnée par son partenaire le Crédit Mutuel, elle a mis au point un outil lancé à la fin du mois de septembre et présenté au Forum National des Associations et Fondations qui s’est tenu le 18 octobre au Palais des Congrès de la Porte Maillot. Avec 4 800 participants et 100 partenaires, ce forum est devenu l’événement incontournable de la rentrée de l’économie sociale et solidaire : l’opportunité d’accomplir un nouveau pas dans la conscience écologique des entreprises de l’ESS.

Doublement partenaire, puisque les experts du site Associathèque y assuraient également une présence active, le Crédit Mutuel a tenu un stand pour proposer différentes formes d’accompagnement aux associations, et a organisé une conférence sur le thème : « Diminuer l’empreinte carbone de ses activités dans l’économie sociale et solidaire : pourquoi, comment ? ». C’est donc au cours de cette conférence-débat que la banque mutualiste a présenté ce nouvel outil en ligne, le calculateur carbone développé par l’UDES et ABC (Association pour la transition Bas Carbone), intégré au dispositif VALOR’ESS – plateforme de mesure d’impact et accompagnement des employeurs par des actions de sensibilisation et de formation.

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Crédit photo : ©Getty Images

« Cette démarche s’inscrit dans notre projet « Objectif Transitions 2025 » qui repose sur trois axes, explique Sébastien Darrigrand, directeur général de l’UDES. Le premier axe consiste à sensibiliser et à former nos employeurs sur la manière d’aborder la transition environnementale et énergétique à leur échelle. Le deuxième, vise à développer un outil de premiers pas de mesure de l’empreinte carbone et permettre aux structures de muter et d’aborder le changement. Le troisième volet est de l’ordre de la prospective afin d’évaluer comment la transition écologique va impacter nos métiers dans dix ans. Le Crédit Mutuel nous accompagne sur l’ensemble de ces axes.

En répondant à des questions sur leur activité, les flux monétaires ou les flux physiques, et en s’appuyant sur les indicateurs fournis par la stratégie bas carbone nationale, l’outil permet ainsi aux structures d’auto-évaluer l’empreinte carbone de leurs activités. Cette démarche engagée par une entreprise est susceptible de mobiliser plusieurs personnes, notamment un comptable et une personne disposant d’une vision de l’ensemble des activités. Ensuite, il est nécessaire pour les structures de se faire accompagner sur la manière dont elles peuvent réduire leurs émissions carbone à travers des actions concrètes, des aides dédiées et des exemples d’autres entreprises qui ont déjà entrepris ce type de démarches ».

Partie prenante dans le comité de pilotage du développement de cet outil et des parcours de formation qui permettront de l’exploiter, le Crédit Mutuel a participé aux opérations de sensibilisation dans plusieurs régions sur la façon dont les entreprises doivent être accompagnées dans cette mutation écologique. « C’est certainement notre approche très opérationnelle, très pratique en lien avec le réel qui a incité le Crédit Mutuel à participer à ce programme ambitieux, complète Sébastien Darrigrand ».

Testé par un expert du développement durable

Ce calculateur carbone intégré au dispositif VALOR’ESS, ne pouvait être lancé sans avoir été testé. Le Gapas était tout désigné pour cette mission d’expérimentation. Implantée dans les Hauts-de-France et en Ile-de-France, cette association médico-sociale au service des personnes en situation de handicap se trouve fréquemment en première ligne pour le développement de services innovants. Richard Huet en est le chargé de mission développement durable. Il est également expert et ambassadeur du développement durable au CERDD (centre ressource du développement durable). « J’ai déjà fait le bilan carbone de notre association. L’intérêt est de connaitre ses responsabilités, d’identifier les postes principaux et de pouvoir structurer ses actions. La difficulté consiste à trouver les données, identifier des volumes, des litres, des kilomètres... On peut procéder par extractions financières mais c’est un peu moins fiable. Au Gapas, nous étions les premiers à faire cela dans le secteur médico-social. Maintenant c’est devenu un vrai sujet d’intérêt. Alors, j’ai testé cet outil. Il va au-delà d’un simple bilan des émissions de gaz à effet de serre parce qu’il inclut toutes les émissions qu’une organisation a sous sa responsabilité. C’est une belle prestation ouverte avec des fiches thématiques et pédagogiques avec deux niveaux de mesures qui s’appuient sur l’outil bilan carbone créé par Jean-Marc Jancovici ».

En outre, en complément de son utilité directe, ce calculateur offre l’opportunité d’engager le dialogue social avec les salariés et leurs représentants pour faire progresser dans de bonnes conditions et de manière concertée les bonnes pratiques de transitions écologiques dans les structures.